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Société des amis de Régis Messac

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3 revues de la presse (janvier 1939-mars 1940)

En 1929, Régis Messac tenait, depuis novembre 1925, une chronique sociétale sur la vie américaine l’hebdomadaire le Progrès civique, et donnait, depuis décembre 1928, un roman-feuilleton dans le journal le Quotidien, deux périodiques relevant du Cartel des gauches. Régis Messac avait alors derrière lui dix années de journalisme. Ancien billettiste (2 mai 1920-16 janv. 1923) au journal la Liberté dirigé par l’avocat Jean-Fernand Laurent, ancien collaborateur (oct. 1919-mars 1922) de l’Activité française & étrangère de l’avocat des pauvres et des anarchistes, Jacques Bonzon, il avait également tenu une rubrique littéraire dans le Nouvelliste du Morbihan, du 11 septembre 1925 au 18 février 1926.

LES PRIMAIRES

À la fin de l’année 1928, Messac, qui vivait au Canada depuis le mois de septembre 1924 et venait de terminer la rédaction de sa thèse : le « Detective Novel » et l’influence de la pensée scientifique, décidait de rentrer en France, définitivement 1. S’il obtint un poste de professeur au lycée de Montpellier, il n’en fut pas moins en discussion avec René Bonissel, qui avait repris, en mai 1928, la direction de la revue les Primaires, fondée en 1919 par des instituteurs. Bonissel souhaitait alors donner une nouvelle orientation à la revue. Dans cette perspective, il fit appel à de nouveaux collaborateurs. Et parmi eux Régis Messac, qu’il sollicita simultanément de ses conseils en termes de ligne éditoriale. Il lui écrivit :

Je vous remercie bien vivement de votre lettre qui apporte d’excellentes suggestions. […] Je voudrais aussi créer une chronique des idées dans la manière de Remy de Gourmont mais sur un plan plus moderne bien entendu. […] Pour la chronique des idées j’ai tout naturellement pensé à vous. C’est vous, cher ami, vous permettez, qui seul pouvez tenir cette chronique qui demande, vous le savez, beaucoup de connaissances, une large culture, un esprit éclairé et libéral et au-dessus de la « mêlée », si possible. […] J’accepte avec grand plaisir de vous confier la rubrique des livres d’histoire et de critique sociale – voire de philosophie lorsque pour vous l’occasion se présentera de signaler un livre de philosophie.

Mais au cœur de la réflexion de Messac, une revue de la presse s’inscrit comme un élément incontournable du projet éditorial dans lequel celui-ci souhaitait s’investir à long terme. Mais Bonissel est apparu réservé. Il ajoutait à ce sujet :

Pour la revue de la presse française et étrangère, c’est plus difficile et je vous avoue qu’actuellement je la conçois fort mal. Il faudrait pour qu’elle soit brillante, et vivante, que chacun de nous y collabore. Votre conseil est excellent. Il faut demander aux collaborateurs de nous donner des textes, des glanes. Votre lettre m’a été précieuse. Elle m’aidera beaucoup à réussir dans l’effort, qu’avec Roger Denux [codirecteur des Primaires],  j’entreprends.

 Dans les faits, Messac réussira à placer progressivement la revue de presse culturelle qu’il avait imaginée. Bien que celle-ci soit signée du nom collectif les Aliborons, autrement dit du trio Bonissel, Denux, Messac, ce dernier en sera, à quelques fragments près, le rédacteur unique. Ce sont ses textes, les siens, qui sont ici rapportés, depuis le début de sa collaboration aux Primaires, en janvier 1930, jusqu’à la cessation de parution, en mars 1940.

L’ÉCOLE ÉMANCIPÉE

À partir de juin 1934, Régis Messac tiendra une seconde revue de presse, à caractère politique culturelle et pédagogique, dans les colonnes de l’École émancipée, hebdomadaire de la Fédération unitaire de l'enseignement (FUE) affiliée la Confédération générale du travail unitaire (CGTU), sous influence stalinienne. La FUE, à la direction de laquelle Messac fut élu secrétaire au congrès de Montpellier (août 1934), sera la seule fédération oppositionnelle de cette confédération réussissant à maintenir sa majorité oppositionnelle jusqu'à la réunification CGT-CGTU en décembre 1935 2. Cette revue de presse, signée de son patronyme court du 3 juin 1934 au 25 juin 1939.

NOUVEL ÂGE

À partir de juin 1937, Messac se voit offrir la page culturelle du quotidien économique, philosophique et politique Nouvel âge, dirigé par l’éditeur Georges Valois. Celle-ci sera hebdomadaire et publiée le samedi. Mais en réalité, Messac alternera la page culturelle avec une revue de presse internationale, du 4 mai 1937 au 13 mars 1939.

C’est l’articulation de ces trois revues de presse qui seront ici mises en ligne progressivement de manière à constituer un panorama subjectif de la vie culturelle, politique et sociale des années 1930, sous le regard et avec les commentaires avisés des d’un observateur parmi les plus pertinents de cette période.

Guibert Lejeune

 

 1. Voir à ce propos : Robert H. Michel,

Régis Messac at McGill University, 1924–1929, Fact and Fiction, Montréal, Fontanus,

vol. 13, 2013.

Régis Messac, « une Heure avec les fondamentalistes »,
le Progrès civique, n° 381, 14 déc. 1926.

 2. Voir à ce propos :

Jean Sagnes,

Politique et syndicalisme en Languedoc, l'Hérault durant l'Entre-deux-guerres,

Centre d'histoire contemporaine

du Languedoc méditerranéen

et du Roussillon,

Université, Paul Valéry, 1986, pp. 340 sqq.

Voir plus généralement : François Bernard,

Louis Bouët,

Maurice Dommanget

& Gilbert Serret,

le Syndicalisme enseignant, Histoire de la Fédération de l’enseignement, t. 3, [1938], Grenoble, Institut d’études politiques de Grenoble, 1968, pp. 280 sqq.

(ou 444-482 pour l’édition en ligne de l’UQAC).

Régis Messac, « Revue de la presse »,

 « l’École émancipée », n° 36, 6 juin 1937, p. 587.